“DIÁLOGO MEDITERRÁNEO”

N° 24 – Marzo 2002

 

 

 

Da Barcelone à Valence

 

 

Cette édition consacre une très large place à la Conférence Euro-méditerranéenne de Valence. Pour la seconde fois donc après « Barcelone 95 » l’Espagne abrite une conférence de cette envergure qui est un pari sur l’avenir et le rapprochement des peuples des deux rives de la Méditerranée. « Valence 2002 » se présente comme une impulsion nouvelle de l’esprit de Barcelone, un processus euro-meditérranée initié depuis de jà plus de sept ans, mais qui laisse la question posée : le processus a-il pris la bonne direction ?

Le résultants d’une telle expérience qui se propose de créer en Méditerranée « une zone de libre échange » en 2010 entre les deux rives, restent encore modestes au regard de la réalité économique mondiale et des grands défis qui caractérisent l’évolution rapide des relations entre les nations vers les grands espaces et la mondialisation. Au sud de la Méditerranée la tendance est à la hausse du chômage que seul la pression de l’immigration vers le Nord pourrait expliquer. La pression est telle que l’Union européenne réfléchit de plus en plus sérieusement aux moyens de relancer l’investissement dans les pays du sud, avec pour objectif prioritaire de stabiliser ce mouvement incontrôlé des populations du tiers-monde vers les pays riches. Il est question de créer plusieurs millions de postes d’emploi dans la petite et moyenne industrie, ainsi que dans l’agriculture ou le tourisme qui sont des secteurs créateurs de postes stables de travail et de richesses renouvelables le long de la rive sud. On peut toutefois regretter que la proposition formulée par le président Aznar de créer une Banque de Développement Euro-Méditerranéenne au profit de la rive sud comme filiale de la BEI n’ait pas été unanimement acceptée lors du dernier Sommet de l’UE de Barcelone. Les pays de l’Union ont opté dans un premier temps pour l’ouverture de lignes de crédits pour le développement des entreprises privée du sud, mais les conditions de développement auraient été plus avantageuses avec une institution bancaire spécialisée. D’autant que les pays de la rive sud sont plus nombreux ces dernières années à avoir conclu ou paraphé des Accords d’association avec l’Union à l’image de l’Algérie et du Liban. D’autres pays sont en négociation avec Bruxelles pour emprunter la même voie et c’est déjà là un bilan que l’on peut qualifier de parfaitement positif, qui vient consolider « l’esprit de Barcelone ».

La situation globale en Méditerranée se heurte encore aux climat politique instable au Proche-Orient. La conjoncture politique instable dans cette région méditerranéenne, après une nette amélioration vers la fin des années quatre vingt dix, est hélas en train de se dégrader dangereusement ce début de l’année 2002. Les efforts diplomatiques de l’Union européenne sous la Présidence espagnole ont été considérables, mais la situation paraît tellement compliquée que seul un effort global de l’ensemble de la communauté internationale, particulièrement les parties impliquées dans le processus de paix au Proche-Orient, pourra à la consolidation d’une paix durable dans la région, basée sur le retrait des israéliens des territoires arabes occupés depuis juin 1967 et le droit d’Israël à vivre en sécurité à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues. C’est pourquoi au plan politique Valence se présente comme une opportunité irremplaçable pour promouvoir l’esprit de paix et de concorde entre tous les peuples du bassin méditerranéen.

Il ne reste pas de temps pour 2010 et il faut que dès à présent une solution durable et juste intervienne pour mettre un terme à un conflit qui a trop duré. Le retard il ne faut l’occulter est considérable dans tous les domaines, malgré les résultats concrets obtenus depuis Barcelone 95.

S’il fallait établir un bilan sans complaisance de ce qui a été fait et de ce qui l’a pas été-il faut surtout attirer l’attention sur cet aspect de retard pris sur les objectifs à atteindre. Plus que jamais l’Union européenne qui a réalisé des pas gigantesques vers son union politique, - elle parle aujourd’hui d’une même voix sur l’ensemble des questions internationales - , a un rôle à jouer dans la promotion de la paix régionale et la stabilité dans le monde, en Méditerranée en particulier. Ses efforts en vue d’aider les économies en développement du sud peuvent être déterminants les prochaines années. Les premiers effets de la relance de l’investissement étranger au sud de la Méditerranée sont notables dans certain pays du Maghreb comme c’est le cas de la Tunisie qui a été le premier pays à signer un Accord d’association avec l’Union européenne. Dans ce pays maghrébin ce sont 2500 entreprises privées qui ont choisi de s’y établir et d’aider ainsi cette économie en développement à mieux affronter la rigueur de la mondialisation en offrant sur le marché étranger des produits plus compétitifs. Ces exemples de coopération basée sur le partenariat réel peuvent se voir dans d’autres pays de la rive sud où l’on commence à enregistrer des taux de croissance stables. Néanmoins un intérêt plus accru de l’investisseur européen s’avère encore indispensable si lon doit parvenir à terme aux objectifs à Barcelone 95.

C’est moins le constant que les initiatives qui devront suivre de Valence 2002 qui diront s’il est possible de rattraper le retard perdu