Les traditions marocaines se donnent
rendez-vous à Rabat
12.07.2002
Des centaines d'artistes, de chanteurs, de danseurs, de
cavaliers remontés des différentes régions du Maroc, des villes et des
campagnes vers Rabat ont composé, hier, jour des festivités marquant
le mariage de S.M. le Roi Mohammed VI, un tableau inédit de l'art traditionnel
déployé pour fêter l'heureux événement.
Chaque région ayant retenu les meilleurs éléments dans
l'art et la manière d'animer et de réussir la cérémonie rituelle de
l'offrande (lahdiya), les chevaux les plus rompus à l'art de la fantasia,
les meilleurs cavaliers qui savent faire parler la poudre comme il sied
en ces moments d'allégresse, la procession qui donnera le coup d'envoi
des festivités promet d'être un véritable festival de sons et de couleurs.
Selon les témoignages recueillis par la MAP sur différents sites de
concentration de ces groupes à Rabat, chacun a eu à cœur de rivaliser
de talent et d'ingéniosité, donner le meilleur de lui-même pour que
la fête soit un véritable émerveillement des sens en ce jour unique,
mémorable et inédit de l'Histoire de la dynastie où le mariage du Souverain
se célèbre en étroite communion avec le peuple.
Hier vendredi, au soleil couchant, une longue procession s'est ébranlée
depuis son site de concentration vers la mosquée Ahl Fass sur l'esplanade
du Palais Royal en passant par Bab Assoufara (Porte des ambassadeurs).
Un parcours qui a été, à l'instar de différentes artères et places de
la capitale, rafraîchi et embelli à la faveur d'une campagne de toilettage
des grands jours : pelouses fraîchement égalisées, lampadaires repeints,
rangées d'arbres élagués et coupés au carré et illumination des façades
et de Bab Assoufara aux tons bleu-turquoise et rose.
A “j moins un”, tout a été réglé comme du papier à musique. Le défilé
a ainsi été un tableau vivant reconstituant, le long de près d'un kilomètre
et demi de parcours, la cérémonie rituelle de l'offrande avec tambours
et trompettes, plateaux géants et grands couffins regorgeant des articles
de l'offrande. Le public qui a afflué de différentes régions du Maroc
pour être aux premières loges ainsi que tous les Marocains, par télévision
interposée, ont eu à voir une procession de costumes et de cierges de
toutes les couleurs de l'arc-en-ciel où ne devraient manquer à l'appel
ni les tarbouch rouge-vif ni les longues trompettes de cuivre poli.
Auparavant, et en prélude à la procession pédestre, l'ambiance a été
chauffée par plusieurs ballets équestres à Rabat, Salé et Témara par
les cavaliers venus des quatre coins du Maroc qui s'affairent à bichonner
leurs montures depuis quelques jours.
Le spectacle est garanti, tellement chaque concurrent a soigné l'harnachement
de son pur sang et son propre costume.
Le chatoiement des couleurs assorties à la robe du cheval le disputera
aux motifs de broderie des selles et à la couleur ébène des fusils incrustés
de fils d'argent. Et pour que Rabat, Salé et Témara restent en fête
jusqu'à une heure tardive, plusieurs quartiers ont reçu des plateaux
d'artistes de choix qui ont fait vibrer les foules puisque l'affiche
comprenait au moins Naïma Samih, les ensembles Tagadda et Lamchaheb,
Abdelhadi Belkhayat, Nass Al Ghiwane. La fête a battu son plein également
pour les amateurs d'un genre plus classique qui ont eu rendez-vous avec
les orchestres des FAR et de la Gendarmerie Royale.
Et puis après une allègre retraite aux flambeaux de la Garde Royale
clôturant la cérémonie des offrandes, place a été laissée au clou de
la soirée, un gigantesque feu d'artifice qui a constellé le ciel de
Rabat de mille-et-une petites étoiles de toutes les couleurs en fermeture
de rideau d'un vendredi 12 juillet inédit et mémorable.
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